lundi 2 mars 2015

Un poème tiré de L'oiseau Nyiro, Jean-Christophe Bailly, ed. La Dogana



L'aigle à la poitrine noire

        Si les Indiens jouaient aux oiseaux, il semble que certains oiseaux aient décidé de jouer à l'indien: ce sont parmi eux les guetteurs huppés, postés sur un arbre dont on pourrait presque croire qu'ils attendent des signaux de fumée ou des cavalcades d'esprits. L'aigle huppé, plus ébouriffé, l'aigle à poitrine noire ( au nom trompeur puisqu'il est surtout blanc), plus sobre, sont les héros de cette association sympathique qui fait passer sur l'Afrique un goût de calumet et de tepee. Nulle enfance pourtant dans leur sérieux, et l'on souhaiterait aux Indiens disparus la longueur de ces veilles où le temps de voir venir transforme en statues de plumes ceux qui, s'ils le veulent, savent aussi rectifier d'un seul jet la quantité prolixe qui les entoure.   

          Jean-Christophe Bailly, L'oiseau Nyiro, La Dogana, p 45



Jean-Christophe Bailly:
pour une bibliographie plus exaustive:
 La Dogana, éditeur:

Qu'on me pardonne la photo d'illustration, point d'aigle, point d'Indien, au sens strict, dans les parages de mon nid.  Encore que ...

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