samedi 1 mars 2014

Vernissage de l'exposition "Figures du double : métamorphoses" à Bouc-Bel-Air


 Un article dans la Provence du samedi 1er mars  annonçait l'exposition Figures du double: métamorphoses au château de Bouc-Bel-Air. 
L'exposition est visible tous les jours jusqu'au 5 mars, du lundi au vendredi de 15h à 18h. Samedi et dimanche de 12h à 18h. 


L'inauguration de l'exposition s'est faite en présence du maire, de certains de ses adjoints et de la présidente de Perspectives, Jeanine Mège-Morin qui a ainsi présenté le projet:

"Nous avons proposé aux artistes cette année de croiser les énigmes du double et de la métamorphose et nous avons invité à une mise en images des transformations qu’on associe aux figures du double.

Aujourd’hui on navigue beaucoup dans le doute entre  le vrai et le faux,  entre  qui est moi et ce qui n’est pas moi, entre l’humain et le monde animal. On traverse les frontières du vivant et de l’inerte . On prend plaisir à voir revivre sur écran les reformulations des mythes anciens où les fureurs des divinités pouvaient brutalement bouleverser les apparences humaines. On s’émerveille pour ce qu’on appelle les miracles de la médecine, ces miracles qui  transforment les jeunes en vieux et les bandits en honnêtes gens .

Aux temps de crises permanentes l’individu en perte d’identité vit de rôles et de déguisements qui ne trompent que lui mais rêve toujours d’être lui-même en luttant contre l’autre. En temps de crise les offres de consolations appellent  au voyage imaginaire dans le Bonheur possible pour tous. L’art et la culture reprennent vie pour nous aider à éclairer les confusions troublantes des changements en cours.

 Quel regard les artistes portent-ils sur les nouvelles figures du double quand elles s’accompagnent de métamorphoses ?"( Jeanine Mège-Morin)
  Comme souvent, je rends compte ici de l'ambiance de l'exposition et j'essaie de la parcourir au milieu des visiteurs pour en proposer quelques photos souvenir. Il y a toujours des manques et des oublis ou des photos ratées.  Le coup d'oeil n'est donc pas exhaustif.   Pour retrouver et apprécier la qualité des oeuvres, il faut se déplacer !

 Claude Bernus

Rictus
16 tableaux placés sur un panneau de 185 x 56 cm,
pastel gras
 Jorge Perez

GeoLand 1, 2, 3 et 4
50x50cm
tirage numérique jet d'encre papier velvet 285gr
Pour voir d'autres aspects de son travail, allez sur  lookmeluck.com et cliquez sur le travail de Jorge.  (Jorge's works)

 Sculpture Marie-Christine Rabier

Aréthuse

168/38/30

terre à grès cirée, cuivre, eau

coll. part

Aréthuse, Nymphe de la mythologie célébrée par Ovide dans

les Méthamorphoses, donna son nom à la fontaine de l'Ile d'Ortygie,

près de Syracuse.

 Un jour, après la chasse, pour se rafraîchir, Aréthuse se baigna dans

le fleuve Alphée qui, follement amoureux de la Nymphe, se mit à la
poursuivre sous la forme d'un chasseur.
Epuisée, Aréthuse implora  Artémis de la sauver. La déesse la dissimula
derrière un épais nuage et la changea en fontaine.
Mais, Alphée reprenant sa forme de fleuve la suivit dans les entrailles
de la terre afin de mêler ses eaux à celle d'Aréthuse.( Marie-Christine Rabier)

Photos P.-E. Daumas
 Maïla Gracia,

Installation sculpture/photo
plâtre et graines
photographie numérique sur dibond

BICEPHALLIC (elle-est-fente)

Dans la lignée de «Masques et parures» Bicephallic (elle-est-fente) synthétise une virilité exagérée dans ses formes, belliqueuses et bégayantes, et la fertilité en puissance des grains colorés de sa robe.

Le porteur doit se cramponner à ses cornes, pendant qu'est  négocié un accord androgyne entre  poids et  posture adéquate.

Entrave et trophée, ce masque exige une lutte qui s'épanouit en potentiel identificatoire, opérant cette fusion provisoire et persistante de corps, de natures, de discours. (Maïla Gracia)

retrouvez son travail sur son site 

 Nathalie Hugues

The Stalker: 190 cm x 150.
peintures sur papier

 Sculpture Pierre Paindessous

Mur  Murs
340 x 120 x 50 cm
terre chamotée, acier

Le travail plastique réalisé pour l’exposition renvoie à la thématique du MUR (voire de la frontière) qui sépare autant qu’il réunit communautés ou états hostiles dans la même destinée historique. Le hasard fait que l’UN n’est pas l’AUTRE mais que l’UN peut devenir l’AUTRE, son DOUBLE, quelque soit l’obstacle qu’on lui oppose.Dans le cas présent, par un dispositif plastique de retournement progressif (et donc de renversement progressif de l’Histoire), l’UN qui était étranger ou ennemi se voit métamorphosé en l’AUTRE. De plus, la sculpture se présente comme un mur/barrière de sécurité en 3 fragments qui est disposé comme un obstacle que les visiteurs devront eux-mêmes contourner.Sculpture »horizontale » donc (et non pas sculpture-totem)participant de l’Espace-Milieu qui est celui du visiteur. Elle joue d’un notion propre à la sculpture : l’équilibre, qui renvoie ici à l’équilibre de la terreur, propre à certaines situations politiques. Ce travail est aussi un Hommage à « La Reddition de Bréda » peint parVélasquez en 1635 et qui fait allusion à la lutte armée entre et espagnols et néerlandais, tour à tour vainqueurs et vaincus, comme le peintre le symbolise à travers la figure tête-bêche de retournement des chevaux des 2 ennemis. (Pierre Paindessous)
peinture Maïlys Girodon
Acte 0, 2014
190x180 cm
pigment et acrylique sur drap, fils cousus

 Dessins Mélizart

sans titre
40x50cm x6
technique mixte

 Ninatomàs,

Racines fuyantes, 2013
30 x 30 cm x4
techn.mixte sur toile
Overdose, 2012
90 x 45 cm
fusain sur toile
retrouvez son travail sur son site 

 Delphine Poitevin,

Ebauches scéniques
ensemble comprenant neuf dessins,
accompagné d’une animation
29,7 x 42 cm x9
technique mixte, impression sur papier
retrouvez son travail sur son blog



 Florence Laude

installation "le moi et l'autre"
96 x 195cm et 114 x 196cm
acrylique sur toile

L’installation comprendra en outre un livre à feuilleter posé sur un socle  et posée au sol devant la toile une sculpture de Georges Guye ( une fleur de lin ) de 50 cm de haut.
Explication de la démarche:

L’an dernier, le thème retenu était Figures du double.  J’avais réalisé à cette intention des autoportraits.  Certains étaient des   impressions monotype  sur papier, d’autres jouaient avec les découpages  et les superpositions de feuilles avec ombres, des doubles.  Cette année, Perspectives  modifie le titre du thème en Figures du double et  Métamorphoses.  J’ai donc pensé à prolonger le travail commencé l’an passé sur le double, mon double, mais en le « métamorphosant».  C’est là que j'ai  proposé à des personnes d’intervenir.
 Je pense que la vie ne cesse de (nous amener à) nous transformer à la fois dans notre chair, dans notre esprit, dans notre réalité mais aussi dans la relation à la réalité du monde qui nous entoure, nous demandant sans cesse de réévaluer notre rapport à nous même, au monde et aux autres.  Mais pour l’autre qui sommes-nous ?  Un être formé d’une somme de regards, comment apparaît-il ?  Il me semble que dans ces figures apparaît non seulement le double, mais la métamorphose du double, comme j'ai voulu l’explorer et l’exposer.

 J’ai donc écrit  à  un grand nombre de personnes  (amis  me connaissant depuis très  longtemps ou rencontrés plus récemment, personnes avec qui j’ai noué des liens pour diverses raisons amicales,  artistiques, les unes excluant pas les autres, des amis qui se connaitront ou pas  personnes de ma famille  et même des artistes de Perspectives … ! )  pour leur demander de m’envoyer une image (découpée quelque part), ou un dessin, un élément visuel (objet), un mot écrit par vous ou une citation, enfin, quelque chose à leur guise  ( la liste énoncée n’est pas limitative) dont ils penseraient qu’il a un lien fort et significatif avec l’image qu'ils ont de moi… Eh oui, on peut être représenté par autre chose ( autre forme) que son image mimétique.     Ainsi grâce à ces contributions, je pourrais  me figurer une autre image de moi : la forme, l’image que l’autre voit en moi   (au risque de ne pas m’y  reconnaître  ou  au  contraire d’y voir ce que je n’ai pas envie de voir).  
Après réception des diverses images et/ou  objets visuels  etc …  je les  mettrai en forme, créant une figure  métamorphosée  de moi-même, par   juxtaposition des diverses perceptions  / représentations.



 Nicole Arsénian

Envahisseur
66x60cm
Figure transformation envahisseur cellule

 Arinae ( gauche)
Twins
diptyque  2 fois 110 x 55cmx2
photographie tirage papier contrecollé

  P.-E. Daumas ( droite)
Auto-portrait
53x73cm
impression jet d'encre sur papier Baryté, tirage 1/30

 Fumika Sato,

Métamorphose d’un oiseau de papier
gravure (collogravure) origami-gravure
80 x 60cm (8 gravures de 13x24 cm)

retrouvez son travail sur son site 
 Marie-Agnès Chaléas

Le cru et le cuit
Installation
Le Cru et le Cuit est un ouvrage de l'ethnologue français Claude Lévi-Strauss publié en 1964. Il s'agit du premier tome des Mythologiques.

Avant lui, peu danthropologues sétaient intéressés à la cuisine. Il insiste sur le fait qu'elle « constitue une forme dactivité humaine véritablement universelle .. »

Le passage entre les deux se fait par la métamorphose de la cuisson. Au départ comme à l'arrivée nous avons à faire aux mêmes produits. Il s'agit donc bien de double.

Entre les deux, un phénomène culturel : la cuisson au cours de laquelle les aliments se métamorphosent.


« Le passage d'une alimentation entièrement crue à une alimentation au moins en partie cuite eut sans doute des répercussions importantes sur l'organisme...les répercussions psychologiques et sociales restent...du domaine des suppositions... Mais il n'est pas interdit de penser qu'elles furent de première importance : répartition des tâches dans le groupe, collectivisation de la préparation et de la consommation des aliments, instauration de l'échange ».

Catherine Perlès, ethnologue de la préhistoire (M.-A. Chaléas)


Raphaël Morin,

Bienvenue au Paradis #1 et #2

installation vidéo (cadre numérique et tablette tactile interactive)

Une incitation : partir de la phrase « Il vaut mieux partir d'un cliché que d'y arriver » d'Alfred Hitchcock.

« Bienvenue au Paradis » est une série d’œuvre multimédia utilisant comme matériaux des cartes postales de mauvais goûts représentant des lieux  et des monuments emblématiques de Paris (Tour Eiffel, Sacré Cœur…).

Une contrainte : les créations numériques résultantes de cette recherche ne sont réalisées qu’à partir de ces cartes postales sans aucune autre source extérieure.

Le dispositif, propose par le détournement de ces clichés, un questionnement sur l’existence encore actuelle de ce genre d’images souvenirs.



« Bienvenue au Paradis » #1, Image numérique, cadre numérique :

Propose un espace onirique de récréation pour un chat jouant à la balle (le point sur le I) dans un espace hors du temps ou des personnes méditent sur des nuages.



« Bienvenue au Paradis » #2, Image animée, Tablette tactile interactive :

Propose un voyage vers les cieux, passant par différents états, différentes métamorphoses. La naissance, les limbes, l’entrée du paradis (les portes, l’ingestion), le jugement (la digestion), l’enfer.(Raphaël Morin)

retrouvez son travail sur son site 
 
Le travail de Raphaël ne peut rien donner sur photo, il est dans la lente transformation de l'image que l'on pense par moment immobile dans la lenteur du processus de transformation donnant à  l'oeil l'illusion de percevoir une image fixe alors que la métamorphose lentement s'accomplit à l'insu du spectateur.  D'autres fois, le mouvement est plus sensible, ce que l'on croit être des yeux ne sont peut-être que des  bouches qui ne sont peut-être qu'autant de portes pour entrer dans "Bienvenue au Paradis". La métamorphose comme une transformation fascinante et merveilleuse.  Ce n'est pas pour rien que les images fixes qui sont le point de départ de la ( ou des ?) métamorphose(s) sont d'une part le Sacré Coeur, la Tour Eiffel et quelques mignons chatons dans leur petit panier d'osier. Ces images agissent de façon subliminales pour composer un paradis mi-féérique, mi-spirituel dont la contemplation produit une sorte d'extase.  Voilà, tout cela pour raconter un peu ce que la photo ne peut pas rendre ...
Je me suis demandé quelle  impression cette métamorphose produirait si elle était projetée dans une salle obscure sur un écran mural. Cela vaudrait la peine d'être envisagé. La dimension du cadre photo est un écrin pour un bijou, l'étendue de la toile pourrait  convenir au Paradis... 
J'ai envie d'ajouter ces quelques mots extraits d'Aurélia de Gérard de Nerval : " C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures  gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle l'illumine et fait jouer ces apparitions bizarres; - le monde des Esprits s'ouvre pour nous."   
Dans les métamorphoses de  Raphaël Morin, le point de départ est volontairement kitch et banal ( des cartes postales des monuments les plus visités à Paris et peut-être les plus commercialisées), alors la métamorphose transforme le monumental en animal ( ou vice-versa) et lui donne un supplément de formes en triturant les formes ( la déformation devenant principe de métamorphose) et de possible poétique ( que les images ne contenaient pas au départ, loin s'en faut !) qu'il nous propose d'envisager comme un Paradis. Un paradis qui n'est plus ni religieux ( Sacré Coeur), ni ouvrage humain ( la Tour Eiffel que j'ai envie de voir ici comme référence à la Tour de Babel), mais poétique de la rêverie évoquant Nerval ou Rimbaud: les "voyants".  (on peut lire ici le poème "Génie",dans Les Illuminations).(Florence Laude)

Pour retrouver l'actualité du groupe associatif  Perspectives, il faut cliquer ici.

Post-scriptum à tous les artistes:  contactez-moi si vous souhaitez que je modifie ou complète ce qui concerne votre travail.

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