lundi 15 avril 2013

Exposition "Métamorphose", éditions Soleil

Vendredi 12 avril, j'accompagnais les élèves de la 1eL du lycée Fourcade (Gardanne), aux Rencontres du 9ème art, à Aix.  Quelques élèves (déguisés pour le monôme du lycée qui a lieu l'après midi) posent dans la cour du musée, le très bel Hôtel  Boyer d'Eguilles, construit au XVIIème siècle, devenu muséum d'Histoire Naturelle, en 1950. Le musée a confié à Barbara Canepa, Guillaume Bianco, Clément Lefrèvre, Anna Merli, Lionel Richerand, Lilidoll et Benjamin Lacombe, le soin d'installer un cabinet de curiosités mêlant insectes et animaux conservés par taxidermie à leurs dessins et des objets dérivés des personnages  de leurs albums.
Dessins de Benjamin Lacombe et collection de papillons.  Benjamin Lacombe est l'illustrateur, entre autres, des Contes Macabres d'Edgar Allan Poe, aux éditions Soleil, collection Métamorphose.

Figurines de Lionel Richerand.  L'impression que l'on ressent à évoluer dans l'espace créé pour cet événement est celle d'un voyage dans le monde des contes où tout est fait pour nous surprendre.   La thématique des métamorphoses s'y prête dans la mesure où elle est une transformation, un écart par rapport à ce que nous connaissons du réel, une transposition qui nous laisse dans un état de flottement qui fait un peu perdre pieds avec la réalité, et nous aimons cela! On connaît les Métamorphoses d' Ovide et celle de  Kafka.  Ici, le thème est  traité avec plus de douceur, du moins en apparence, car le merveilleux n'exclut pas une méditation sur le monde du vivant, dans toute sa diversité,  et celui de la mort. 

Barbara Canepa, Elisabeth, héroïne de l'album End, publié en 2012.

Dans les vitrines, un arrangement d'objets, d'oiseaux empaillés et de dessins de Barbara Canepa. On est dans la veine et l'esprit du romantisme noir, et j'ai  pensé à Villiers de l'Isle Adam et ses Contes Cruels, en particulier la nouvelle Vera dont les première lignes " l'amour est plus fort que la Mort, a dit Salomon: oui, son mystérieux pouvoir est illimité", semblent convenir à l'esprit orphique de l'album End.
La mise en scène est d'un très grand raffinement !

Personnage féminin des Albums Billy Brouillard de Guillaume Bianco. Il met en scène un petit garçon, Billy, qui a le don de trouble vue.  Depuis qu'il a trouvé son chat Tarzan mort dans son jardin, il s'interroge sur la mort qui lui fait peur.  Le troisième album, Le chant des Sirènes, est paru aux éditions Soleil en 2012. 

Billy en vacances chez sa Mémé au bord de la mer constate que "les adultes sont des assassins...Ils ont tué l'enfant qui vivait en eux...".  Mais cela ne s'arrête pas là!  Au cours du repas, il médite :" Nous autres, les humains, (ne sommes) guère différents de ces ogres qui peuplent les contes de fées...Et que comme eux, nous nous (nourrissons) exclusivement de cadavres... Vous n'avez qu'à vérifier ...Nos magasins et nos réfrigérateurs en sont remplis... Nous mangeons des morts ...Et nous en mangeons beaucoup..." .  Billy à l'imagination féconde et au coeur tendre visite les Enfers pour retrouver son amie Prune et la sauver!  L'occasion de découvrir le bestiaire mi-réaliste, mi-fantastique de ce monde abyssal.  Le temps de se laisser conter l'histoire de Bérénice,  La petite Sirène qui ne voulait plus en être une ...  L'album est constitué d'un enchevêtrement de récits, de poèmes et de couplets de chansons (Brassens)  et comme dans les albums précédents, de feuillets de la Gazette du Bizarre, de recettes de cuisine!  Une belle méditation sur l'enfance, les filles et les relations humaines...

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