dimanche 1 avril 2012

rencontre avec Kamel Khélif

Début  janvier je rencontrais Kamel Khélif dans son appartement  marseillais, dans une rue  proche du cours Lieutaud, nous avons parlé  de  la bande dessinée  qu’il pratique, où la place accordée au dessin, à la peinture, à la poésie et à l’imaginaire le range parmi les auteurs-dessinateurs rares  qui font un travail de plasticien  et sont édités, le plus souvent,  par de petits  éditeurs indépendants (le petit, ici , n’a rien de péjoratif, il informe d’une réalité quant  aux moyens dont disposent ces éditeurs, ainsi que ce qu’ils représentent en parts par marché.  Côté production, les petits éditeurs, paradoxalement, prennent beaucoup plus de risques , avec des productions moins standardisées) .  Je voulais aussi lui demander  comment  il envisage le présent, puisqu’il faut  le dire,  pour des artistes comme lui l’espace éditorial s’est  restreint, du moins est-ce son sentiment.  
 Une sérigraphie extraite de Dante et le sommeil de Pierre, Nabile Farès, Kamel Khélif

Son éditeur  Amok, chez qui il publiait, Cité Bassens, traverse du mazout,  en 1997,  Les exilés, histoires, avec Nabile Farès, en 1999, La Petite arabe qui aimait la chaise de Van Gogh , toujours avec Nabile Farès pour le texte en  2002,  a  fusionné avec les éditions Fréon  créant Frémok  (FRMK),  où  il  a publié,  en tant qu’auteur –illustrateur,  Ce pays qui est le vôtre, en  2003.
Avant cela,  Kamel Khélif avait  publié Homicide, avec Amine Medjoub, en 1995 et Le Prophète de Khalil Gibran, également en 1995, chez Z’éditions, et puis,   Dante et le sommeil de Pierre, avec Nabile Farès  à L’école d’art d’Aix-en-Provence . Il est aussi intervenu dans La mort du peintre d’Edmond Baudoin, publié chez 6 pieds sous terre, en 2004.
Tout cela est revenu, au cours de la discussion, mais c’est d’abord  des dessins qu’il réalise actuellement, qu’il garde  dans de grands porte-vues, des peintures d’environ 50 X 60 cm, aux bruns chaleureux que nous avons regardés et dont nous avons parlé.
Kamel, dans les dessins que tu montres, on voit souvent des figurations d’espaces incertains qui tiennent à la fois du paysage avec jardins fleuris de dentelles, d’ espaces intérieurs où sont de  larges armoires, des encadrements de portes, des femmes nues telles des odalisques prenant  parfois des poses  lascives, des couples d’amants, des hommes, une femme assise tenant une guitare entre ses jambes.  Est-ce que tu suis un projet particulier, une aventure intérieure ?

(Rires) Non, c’est « inspiration, inspiration »…Je vais commencer une suite de dessins de plus petits formats,  en noir et blanc, pour rejoindre ce que je faisais avant (il fait allusion à l’époque où il dessinait Ce pays qui est le vôtre) car la peinture se perd dans les grands formats comme ceux-ci, elle ne se dilue pas de la même façon.  Le papier que j’utilise est recouvert d’une fine couche de peinture, ce qui me permet de peindre  à l’huile, une huile très diluée sur laquelle je reviens avec du White Spirit pour faire des taches. Je mélange des couleurs d’ocre et de marron auxquelles j’ajoute un peu d’or pour donner un aspect satiné  à  la matière.
 Pour les sujets de mes dessins, il ne faut pas trop chercher ce que cela représente,  des personnages, une fenêtre ouverte sur l’étrange,  un arbre, un homme qui apparaît dans l’ouverture d’une porte ceinte d’un liseré bleu…  Lorsqu’un dessin est achevé, j’oublie le sens qu’il avait pour moi au moment où je le créais. Je ne cherche pas à coller à l’actualité, pourtant quelquefois, on peut interpréter certains éléments, comme les ossements, les crânes, ils peuvent  faire écho  à tous ces dictateurs arabes qui  sont tombés, aux meurtres qu’ils ont perpétrés, mais c’est seulement suggéré, on peut  en faire de multiples lectures,  les éléments  présents étant bien souvent des prétextes à dessiner,  je suis à la recherche de l’étrange, du poétique et de l’imaginaire, même si le politique et le social sont sous-jacents.

 Kamel Khélif feuillette Comics 2000 publié par l'Association. Chaque auteur avait une quinzaine de pages pour dessiner une histoire muette, pour pallier les difficultés de traduction. Ici, nous voyons le projet de Frédéric Pajak.  Kamel Khélif a également participé à cette BD collective. 

Veux-tu dire que tu t’orientes maintenant vers le dessin, la peinture et que tu délaisses la bande dessinée ?

Il y a dix quinze ans il était plus facile pour un dessinateur de bande dessinée  qui s’orientait vers une  recherche picturale de peintre, qui proposait une approche poétisée de la réalité, de se faire éditer.  Je trouve que l’espace pour des gens comme moi s’est extrêmement restreint. Un livre comme La jeune fille et la mort , ne pourrait pratiquement  pas  émerger aujourd’hui.  Il en est de même pour Ce pays que est le vôtre, publié en 2003, qui,  à l’époque,  avait été classé par certains journalistes de  BD parmi les vingt meilleurs albums des années 2000 et qui m’avait même valu d’être invité à l’émission de Philippe Lefait, Les Mots de Minuit .  
 Le problème est autant du côté des éditeurs indépendants qui ont du mal à survivre, que du côté de la  rémunération des artistes qui  publient chez ces mêmes  petits éditeurs.  Les droits d’auteur sont d’un montant très faible  (le prix d’un  ou deux dessins vendus en galerie) pour des mois de travail. Si j’étais comptable je laisserais tomber la BD et je ferais des  dessins, mais,  j’aime les livres !  Mon statut est bâtard, quand je fais des dessins, j’ai la nostalgie des livres, quand je fais des livres  je rêve de formats, de dessins plus libres et à cela se rajoute l’écriture.  Je suis en général plus sollicité par d’autres mondes que celui de la BD qui me semble malgré tout  toujours cantonnée aux trois catégories  des  Comics américains, de  la ligne claire européenne et  du manga  asiatique, avec  comme point commun un dessin qui n’a pas d’ambiguïté ni d’équivoque : c’est le monde représenté en plus petit, où une voiture est une voiture. 
Je suis  - avec quelques autres dessinateurs  plus plasticiens, Baudoin, Olivier Bramanti,  Raùl, Lorenzo Mattotti … -  dans une autre lecture et une autre écriture du monde, pour explorer d’autres territoires, l’âme, l’obscur etc…  Peut-être que les éditions Amok fondées en 1994 par Yvan Alagbé et Olivier Marboeuf,, chez lesquelles j’ai édité plusieurs livres qui me tiennent à cœur,  de par l’origine de ses directeurs, le premier  Béninois, le second Antillais, de par la couleur de leur peau, leurs cultures,  permettaient que l’étrange, le poétique, le social et le politique  soient traités dans la bande dessinée… ils étaient à la recherche d’auteurs aux  démarches artistiques appuyées, personnelles.   


 Un dessin en noir et blanc de Cité Bassens, traverse du mazout

Depuis les années 1990, la bande dessinée a tout de même beaucoup évolué, avec des auteurs qui eux-mêmes n’étaient pas satisfaits de se cantonner à la bande dessinée de leur enfance . Ils se sont lancés dans ce qu’ils ont appelé la « nouvelle BD »,  la bande dessinée alternative, bousculant les codes, introduisant le noir et blanc, réinventant les formats, les écritures etc…

En effet, l’Association a permis à la bande dessinée d’évoluer ;   quand (A Suivre)  a dit :   « plus d’auteur, moins de BD », le  slogan a été  repris par l’Association, pour passer d’une BD anonyme à une BD d’auteur et c’est ainsi que sont nées les BD dans lesquelles les auteurs ont parlé d’eux, les auteurs comme Edmond Baudoin, David B., Marjane Satrapi.
Mais l’Association n’aime pas,  quand même,  cette BD plasticienne.  La première fois qu’ils ont vu des expos de BD des auteurs espagnols  comme Raùl , qui tentaient des expériences graphiques  et les exposait  en tant que telles dans des galeries,  ils  ont rigolé, se demandant qu’est-ce que c’était que ces auteurs qui se prenaient pour des artistes en accrochant leurs planches sur les murs !
Aux éditions  Amok, j’avais dit à l’éditeur qu’il serait bon d’indiquer  en plus de la bibliographie des auteurs, les expositions que nous réalisions car  pour nous les deux sont importants.  Je me souviens qu’au festival d’Aix, j’avais eu une discussion avec François Boucq (c’était en 2004) qui avait réalisé l’affiche pour le festival, discussion que nous n’avons pas eu le temps de pousser très loin,  pour dire qu’il ne faut pas opposer la BD plasticienne et à l’autre BD. Toutefois cette question rejoint celle de l’histoire de l’art et la question de la figuration par le  trait qui a dominé dans l’art occidental, jusqu’à Cézanne qui a aboli le liseré, le contour et dit que la peinture doit se  faire par les taches, comme celles  que l’on voit quand on ferme les yeux.
La peinture, c’est la rencontre de la tache et du trait, métaphoriquement, c’est la rencontre de l’homme avec la femme, qui vont engendrer l’humanité.  
Or en BD, c’est quand même la ligne claire qui domine. Le rapport à la couleur est secondaire, dans la grand majorité de la production.  Elle est aujourd’hui posée par ordinateur, on remplit les espaces, c’est du coloriage, sans déborder
L’année dernière, au festival d’Aix, j’ai vu Findakly, la compagne et coloriste de Lewis Trondheim  l’accompagner et co-dédicacer l’album Ralph Azham.  Elle avait abandonné la palette graphique pour la peinture, pour cet album, signe,  peut-être  que tout le monde est en perpétuelle  recherche et que la tache (et justement il y en avait dans l’album) n’est pas oubliée ?

Alex Barbier qui était édité par Amok, a commencé à faire de la BD dans les années 70. Il est un des rares  à  avoir travaillé la couleur en direct sur la planche et non pas sur les rodoïds comme cela se pratiquait. Il avait un rapport très fort à la couleur, à la tache, une bande dessinée singulière pour l’époque.  Concernant la ligne claire et pour en revenir à l’Association et à d’autres groupes, ils ont pris le contrepied et ont  travaillé sur l’esthétique de la « ligne crasse », mais on ne sortait toujours pas de la ligne ! En BD, la référence en peinture ça reste Ingres, parce qu’il est dans l’éloge du trait. Or à cette époque, Delacroix était  plus intéressant, il était  dans la peinture, dans la matière.  

Ta dernière expérience en bande dessinée est plutôt une belle histoire, un truc inattendu, qui a commencé comme un conte de fées, quand l’actrice canadienne Mia Kirshner qui avait vu un de tes livres à Paris t’a contacté pour illustrer  l’histoire d’une jeune prostituée birmane réfugiée en Thaïlande dont elle avait acheté les droits.   Je crois que le titre de cette BD, dans la version américaine est  I live Here.  Est-ce que tu peux m’en dire davantage ?

Oui, ça a bel et bien commencé comme un conte de fées, mais les choses se sont détériorées et mon travail n’a pas été tout à fait respecté.  Le récit que j’ai illustré est le récit autobiographique d’une jeune prostituée Birmane qui travaille en Thaïlande. Mia Kirshner  (actrice que l’on a vue dans le Dahlia Noir de Brian de Palma)  m’a contacté en 2003, elle a travaillé longtemps sur le projet, parcourant divers pays pauvres, le Malawi, le Mexique, la Thaïlande, dans le but de recueillir des témoignages d’enfants maltraités, de jeunes femmes violentées et prostituées.  Le livre , I live Here,  publié chez Arcady,  se présente comme un coffret ayant l’apparence  d’un fragment de mur,   contenant quatre livres, un pour chaque pays parcouru. Quatre artistes ont été choisis, dont Joe Sacco.   Les volumes  mélangent  textes et poèmes, peintures, BD, photos.  Je devais aller en Thaïlande pour rencontrer la jeune fille, mais c’était en 2003, pendant l’épisode du Stras et j’ai renoncé à m’y rendre.  Le livre a été publié en 2008.  Ma déception a été de constater que sur les 34 planches dessinées, sur lesquelles nous nous étions pourtant mis d’accord, Mia Krishner était venue à Marseille, je lui avais montré l’intégralité du projet crayonné,  20 seulement ont été gardées et des planches, voire des cases ont été déplacées, modifiant  le livre considérablement.  Peut-être est-ce une déformation professionnelle du fait qu’elle travaille dans le cinéma où on fait et refait une scène, où le réalisateur a ou n’a pas le « final cut »… toujours est-il que je suis irrité que mon travail n’ait pas été respecté.
Une version française de mon livre a été publiée  dans  Le Tour du Monde, vol.2.  chez Delcourt.

Quels sont tes projets immédiats ?

Je dessine.  Parmi les illustrateurs d’aujourd’hui, il y a des illustrateurs jeunesse que j’aime beaucoup, leurs images sont recherchées de même que leurs dessins, c’est inventif, curieux, en recherche et j’y vois des propositions intéressantes, ce que je ne retrouve pas en BD.  Je me demande si je n’ai pas, à l’heure actuelle, davantage ma place dans un festival du livre comme celui de Montreuil, plutôt qu’au festival d’Angoulême.  Je dessine donc, et je suis en recherche d’une galerie pour y montrer mon travail de façon permanente.  J’ai peut-être trouvé un lieu dans la Galerie Béatrice Soulié, rue Guénégaud dans le quartier de Saint Germain des Près , mais rien n’est encore certain  alors on termine sur un point d’interrogation 

 ***

Pour  mémoire, je renvoie à deux articles au moins.  L'un, que l'on peut considérer comme un article de fond sur le travail de Kamel Khélif,  écrit par  Cyril Anton  et publié sur le site de la Galerie Alain Paire.
Un entretien d'Alain Paire et de Kamel Khélif, de 2009.  Alain Paire, que je remercie pour m'avoir facilité la rencontre avec Kamel Khélif.

Kamel Khélif est né à Alger en 1959. Ses parents et toute sa famille arrivent à Marseille en 1964. Il habite à la cité Bassens des quartiers nord pendant vingt années.
Dessinateur industriel, puis animateur de quartier, il abandonne ces métiers pour se consacrer au dessin et à la peinture.


6 commentaires:

Colombo a dit…

Un bel entretien qui met en avant un artiste authentique dans un milieu où ils se font trop rares. J'aime bp ce qu'il raconte à propos des auteurs de la ligne claire et les colorieurs sans dépasser de Photoshop...

pierre vallauri a dit…

Je savais que tu avais cet entretien "sous le coude" depuis un certain temps, souhaitant le parfaire, comme à ton habitude, danstoute sa richesse sans rien oublier.Je ne connais pas le passé (encore présent pour un temps peut-être) de Kamel en tant qu'auteur de BD bien que son exposition chez Alain Paire dans le cadre justement du 9 ème art le laissait supposer. Cette série de dessins, pour le coup, qui s'annonce sur son arrivée à Marseille et pour en avoir vu deux d'entre eux en toute confidentialité est pleine de promesse. Je ne peux que l'encourager (transmettre au besoin) pour qu'il insiste (c'est tjrs difficile d'être son propre "démarcheur") auprès de Béatrice Soulié pour qu'elle l'expose dans sa galerie parisienne.Il trouvera là le "marché" (car il faut bien être pragmatique!) à la hauteur de son travail, de son talent... bien que A. Paire ait fait aussi une exposition et certainement de prochaines dans ce sens.
J'ajouterai que sauf erreur de ma part tu ne mentionne pas ni Kamel non plus son exposition (Décembre 2099/ mars 2010) à l'artothèque Antonin Artaud lieu à l'édition du cahier N° 48 que je recommande à tous de pouvoir se procurer en complément de ton excellent entretien.

Flo Laude a dit…

Merci Pierre, tel Colombo, tu explores le parcours artistique de Kamel Khélif... qui est riche et se fait de projets et en projets apportés par des rencontres, je crois que c'est ainsi que les choses se passent.

Je lui souhaite effectivement d'avoir la reconnaissance et l'appui d'une structure pour diffuser son travail tout à fait magnifique! Un univers graphique que j'aime beaucoup regarder, car c'est vrai, il inspire du rêve et de la poésie.

J'aime par exemple le grand format de "Ce Pays qui est le vôtre", un livre très haut et de belles planches qui permettent de travailler dans le détail tout en gardant de l'espace pour faire respirer le dessin. C'est par là que l'esprit est inspiré.

Concernant "photoshop" et les différentes techniques que nous sommes amenés à découvrir, à expérimenter, on pratique jusqu'à bien comprendre et bien maîtriser un moyen et puis au bout d'un temps, on est assez aguerri pour avoir envie de tenter autre chose et de remettre la technique en question... Mais tout à son intérêt quand on arrive à ne pas seulement se soumettre à une technique, mais à se l'approprier pour la rendre vivante.

Je ne suis pas parvenue à retrouver la trace du cahier n° 48 de l'artothèque... désolée. Si besoin j'engagerai les services d'un détective !

Anonyme a dit…

J'essaye de joindre mr Khelif en vain. Pourriez-vous lui faire passer ce courriel Merci. ''Monsieur Khelif, il y a environ deux ans, vous avez rencontré mon frère dans un bar du Cours Lieutaud à Marseile pour nous apporter votre BD que je voulais offrir à mon ami Madjid, aux Baumettes et avec qui j'ai longuement correspondu. Actuellement il est en liberté provisoire. A sa sortie de prison, il voulait, tout excité, que nous fassions imprimer notre correspondance. Je lui ai répondu que ce serait certainement moi qui me taperait tout le boulot , alors j'ai refusé ! Mais , j'avais des remords et j'ai commencé à m'y mettre, juste sur une période de trois mois. Un ami, éditeur d'une petite revue à Aubagne, m'a fait une mise en page, avec les textes et les dessins que j'avais mis dans mes lettres. Le dessin que vous aviez fait sur la première page de votre BD m'a ému. Pourriez-vous nous donner l'autorisation de le joindre à notre travail ?
NB je suis très sensible à ce que vous peignez actuellement. Je trouvais vraiment très sombre ce que vous faisiez avant, j'ai besoin de soleil....Mais maintenant, chapeau, cela me parle aux tripes et au cœur ;
Amicalement Nicole Digier

Anonyme a dit…

J'essaye de joindre mr Khelif en vain. Pourriez-vous lui faire passer ce courriel Merci. ''Monsieur Khelif, il y a environ deux ans, vous avez rencontré mon frère dans un bar du Cours Lieutaud à Marseile pour nous apporter votre BD que je voulais offrir à mon ami Madjid, aux Baumettes et avec qui j'ai longuement correspondu. Actuellement il est en liberté provisoire. A sa sortie de prison, il voulait, tout excité, que nous fassions imprimer notre correspondance. Je lui ai répondu que ce serait certainement moi qui me taperait tout le boulot , alors j'ai refusé ! Mais , j'avais des remords et j'ai commencé à m'y mettre, juste sur une période de trois mois. Un ami, éditeur d'une petite revue à Aubagne, m'a fait une mise en page, avec les textes et les dessins que j'avais mis dans mes lettres. Le dessin que vous aviez fait sur la première page de votre BD m'a ému. Pourriez-vous nous donner l'autorisation de le joindre à notre travail ?
NB je suis très sensible à ce que vous peignez actuellement. Je trouvais vraiment très sombre ce que vous faisiez avant, j'ai besoin de soleil....Mais maintenant, chapeau, cela me parle aux tripes et au cœur ;
Amicalement Nicole Digier

Flo Laude a dit…

Pour Nicole Digier,
j'ai bien transmis votre message ...